Article GQS
A l'aventure chez les compagnons d' Emmaüs
Se préparer pour ne rien oublier
Pour être efficace, une formation ne peut être improvisée. Je fais un travail important de préparation, pour ne laisser personne de coté et que chacun comprenne le message. Alors, c’est un peu comme un entretient d’embauche, même avec un CV et une belle lettre de motivation, il faut réfléchir à des réponses aux questions piège classiques, réfléchir aux questions à se poser sur ses apprenants du jour et enfin se mettre dans de bonnes conditions. Je prépare tout avec Bob, mon associé, pas très bavard, mais toujours prêt pour faire le mannequin pour s’exercer
Maintenant, on se lance…
Début de journée. Me voilà fin prête pour aller former aux gestes qui sauvent chez les compagnons d’Emmaüs. Cette communauté m’a sollicitée afin de former son personnel depuis la mise en place d’un défibrillateur obligatoire pour les établissements recevant du public. Effectivement, c’est compliqué d’imposer un défibrillateur dans les lois sans former le personnel.
Les compagnons d’Emmaüs ont bien fait de prendre les dispositions ; après quelques échanges de mails avec le responsable qualité et la directrice, le rendez-vous est pris pour la formation.
En cette belle journée d’été, le Berlingo est rempli de tout le matériel nécessaire : mannequin pour s’entrainer au massage cardiaque, des tapis de sol pour préserver les genoux de tout le monde, un défibrillateur et ses électrodes, et bien sûr tout le matériel informatique (ordinateur- vidéoprojecteur-écran-support). Il y a bien un truc que j’ai appris en formation : prévoir l’imprévisible ! Donc on rajoutera : une rallonge, des feuilles de papier au cas où les QRcodes prévus refusent de fonctionner. Finalement…là j’admets que j’ai oublié ma trousse avec mes crayons et mon pointeur. Chance pour moi, un crayon rose traine dans le sac, ça fera l’affaire.
Me voici avec 30 minutes d’avance ; il faut bien ça pour trouver la salle de formation, sortir le matériel et refaire la décoration pour que la salle de repas se transforme en une salle de formation rutilante.
A 9h tout est prêt, il ne manque que les participants. Ils doivent être 12 et je n’ai que 2 personnes ; ainsi débute la quête du graal : trouver les 10 personnes manquantes ! Ouf, la directrice vient à mon secours et me les trouve sans problème.
Maintenant c’est parti ! Tous les feux sont au vert : on se lance, présentation réciproque, jusqu’au moment où un compagnon me dit : « Eh, mais vous venez souvent au magasin. » Eh bien, j’étais vite démasquée de mes séances shopping chez Emmaüs ! Les stagiaires sont polyculturels : me voici à me lancer à projeter mes diapositives avec des vidéos et des gestes avec les mains pour que tout le monde cerne la marche à suivre en cas d’hémorragie, d’arrêt cardiaque. Après 30 minutes, la glace est rompue et la bonne humeur s’installe quand on est dans la phase avec la pose des garrots et des tampons relai. La théorie est nécessaire mais avec la pratique chacun voit la finalité de mon message.
Ce qui a mis tout le monde en action/discussion ? Les fausses plaies en plastique qui font bien illusion. Les stagiaires comparaient leurs blessures, on aurait dit des anciens combattant se retrouvant à une commémoration : tu as quoi toi ? Tu saignes d’où ? Ça saigne encore ?
Pourquoi apprendre tout cela ? Il est rapide de subir un accident domestique. Travaillant aux urgences, on entend fréquemment à l’accueil « C’est un accident bête ». D’un certain côté, les accidents intelligents, ce n’est pas courant ! Maintenant, il est possible de faire des gestes simples pour qu’en cas de catastrophe dans le magasin, mais aussi dans le domaine privé, les stagiaires puissent agir. On passe à la partie sur l’arrêt cardiaque, la théorie s’achève et fait place aux ateliers pour pouvoir s’entrainer. Dans un joyeux chahut, tout le monde y passe et repasse pour que je sois sûre que tout cela fonctionne. Je veux qu’ils aient le réflexe de masser et appeler les secours si la personne est inconsciente ou ne respire pas. Pour se souvenir du rythme de massage, je passe la chanson baby shark ; les stagiaires parents sont vite démasqués en chantant la musique !
Beaucoup de personnes pourraient être sauvées si les gens savaient et osaient faire les quelques gestes simples nécessaires.
Cette matinée fut riche. J’ai découvert des gens très attentifs et vraiment à l’écoute. En 2h, il faut finaliser le programme : j’ai réussi à faire passer le message à tout le monde. Comme quoi parler avec les mains n’est pas réservé aux italiens, moi aussi j’y arrive !
2h après je suis dans le bon timing, feuille d’évaluation complétée, il faut retransformer la salle de formation en salle repas : vous me direz, ça fait les muscles ! On nettoie tous les mannequins, rangement dans les caisses et hop tout dans mon bolide pour repartir vers d’autres aventures.
Et au moment de prendre la route vous savez quoi ? Et bien un compagnon me dit ” Et a bientôt il y a encore pleins de chose dans le magasin”
Prise au piège, bien sur que j’y retournerai faire du shopping et en plus je sais que si je fais un arrêt cardiaque, je serais plus en sécurité…. .
Et pourquoi pas vous ? SI vous aussi vous voulez apprendre à sauver des vies
Venez découvrir la formation, par ici
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